Guérilleros, France 1944 – Une contre-enquête

Par Christophe Castellano & Henri Melich
Spartacus, 2020

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Malgré l’hostilité des autorités lors de leur arrivée en France en 1939, les réfugiés espagnols furent des milliers, sous l’Occupation, à mener des actions de résistance puis à participer aux combats de la Libération.

A partir de 1941, le Parti communiste d’Espagne (PCE), ayant créé une Union nationale espagnole qui se voulait rassembleuse de l’émigration, forma des groupes armés, les agrupaciónes de guerrilleros, avec un objectif double : « Libérer la France pour libérer l’Espagne. » Dans l’été de 1944, dans les départements libérés le long de la frontière avec l’Espagne, alors que les autres combattants de la Résistance formaient des unités qui allaient se joindre aux armées alliées, les guérilleros entreprirent des actions d’infiltration en Espagne et une opération de plus grande envergure qui eut lieu en octobre 1944 dans le Val d’Aran. Pour ces opérations, les militants du PCE eurent recours à tous les moyens pour recruter des combattants. Ils cherchèrent également à faire taire les critiques que pouvaient susciter leurs projets d’actions en Espagne. Dans ces quelques semaines de l’automne de 1944 où ils furent largement maîtres du côté français de la frontière, ils éliminèrent des opposants réels ou supposés, des crimes qui passèrent largement inaperçus dans cette période dominée par ceux commis à une toute autre échelle par les occupants nazis, le régime de Vichy et la dictature franquiste.

Henri Melich, réfugié en France avec ses parents depuis février 1939, participa aux combats de la libération de l’Aude dans un maquis FTP qu’il avait rejoint début 1944. Ceux-ci terminés, il s’enrôla dans la 5e Brigade de guérilleros de l’Aude. Au retour d’une mission d’incursion en Espagne, il apprit que le commandement de cette Brigade avait fait exécuter plusieurs de ses amis. Il n’a eu de cesse depuis que de faire la lumière sur ces assassinats et de rétablir la dignité des victimes, que leurs bourreaux et les soutiens de ceux-ci n’hésitèrent pas, pour se disculper, à accuser d’être des « traîtres », des « agents de Franco ».

Un détour de l’Histoire conduisit, dans les années 1950, les auteurs de ces assassinats à avouer ces crimes et à en révéler d’autres. Si l’étendue des éliminations commises par les guérilleros en France et leurs motivations restent à déterminer, l’enquête menée par Henri Melich et Christophe Castellano établit de façon irréfutable l’identité de 13 de leurs victimes et les circonstances de leur assassinat, et replace celui-ci dans l’histoire des relations entre le PCE et les révolutionnaires espagnols.

Avant-propos de Geneviève Dreyfus-Armand.

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Sommaire

Liste des sigles utilisés 7
Avant-propos de Geneviève Dreyfus-Armand 9
Prologue : Henri Melich 15
Introduction 31

Première partie : Le PCE en Espagne et en France
I. Le PCE et la guerre d’Espagne 39
Le soutien de l’URSS 41
La répression continue 52
La militarisation : Mando Unico y Disciplina 54
Les exactions au sein de l’Armée populaire 57
La fin de la guerre 61

II. L’exil de 1939 63
Libérer la France pour libérer l’Espagne 71
Clivage 73
L’Agrupación de Guérilleros de Union Nacional 75

III. L’Operación Reconquista de Espana 78
Les objectifs de l’invasion 79
Le 19 octobre 1944 80
Bilan et conséquences de l’opération 83
Au sujet des infiltrations en Navarre et en Catalogne 85
Du côté franquiste 87
Les absents de l’opération 88
Les suites de l’opération 91

Deuxième partie : L’enquête 95
De l’affaire du col de Tosas 96
…aux crimes de la haute vallée de l’Aude 102
Le contexte de l’enquête 104
France et Espagne 107
Les affaires de l’Aude 114
Maruja Abriol – Enrique Georgacopulos Teja – Luis Garcia Martinez – Ramon Malet Guiteras – Ramon Fontarnau Presseguer – Juan Pujadas Roger – Alfonso Sanmiquel Alejandro – Avelino Martinez – Miguel Gonzalez Espada – Pedro Perez Ruiz – José Yvanez Torres – Victorino Rodriguez Bonilla – « Le Petit »
Le verdict 156
Une enquête 159

Annexes 165
Témoignage de Raymonde Rousselet 167
Biographies
Lluis Buxeda Salo 170
Ramon Fontarnau Preseguer 175
Enrique Georgacopulos Teja 177
Miguel Gonzalez 179
Henri Melich Guttierez 182
Ramon Mialet Guiteras 189
Eduardo Pardo Gomez 193
Juan Pujadas et Alfonso Sanmiquel 198

Carte de la haute vallée de l’Aude 14
L’invasion du Val d’Aran 81
Des visages 164 et 166


Lire aussi :

1944 : Les Dossiers noirs d’une certaine Résistance : Trajectoires du fascisme rouge

Quand le PCF réglait ses comptes dans les maquis


Via https://lille.indymedia.org/spip.php?article35193