Les révolutionnaires contre le « fascisme rouge »

Par Charles Jacquier et Patrick Marcolini
offensive (Trimestriel d’offensive sociale et libertaire)
n°36, décembre 2012
Dossier Russie : Du rouge au noir, pages 21 à 23


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On ne saurait accuser tous les révolutionnaires d’avoir trempé dans les crimes de Lénine, Staline et leurs continuateurs : tout au long du XXe siècle, des minorités existèrent au sein du mouvement ouvrier, qui non seulement dénoncèrent l’imposture du « socialisme réellement existant », mais tentèrent d’en tirer des leçons pour la critique sociale et l’émancipation des classes dominées.

LES RÉVOLUTIONNAIRES CONTRE LE « FASCISME ROUGE »

DURANT SEPT DÉCENNIES, l’ombre de l’URSS a dominé la politique mondiale, d’abord épouvantail des classes possédantes, puis, après 1945, avec la guerre froide et l’opposition entre les blocs sous différentes formes. Avec la chute du mur de Berlin en 1989, puis l’implosion de l’URSS deux ans plus tard, il aurait été logique de tirer le bilan de ce régime et d’examiner sereinement s’il avait été, ou non, comme on l’a dit, le « socialisme réellement existant ». Durant toutes ces années, que ce soit pour l’aduler ou pour le condamner, un discours quasi unanime a présenté l’URSS comme un régime « socialiste », et fait de même pour les pays qui l’imitèrent, des « démocraties populaires » d’Europe de l’Est à la Chine, en passant par Cuba et le Viêtnam. Pour les partisans du statu quo et du maintien ad vitam aeternam des dominants, la fin de l’URSS était la pure et simple confirmation que nous étions condamné-e-s à vivre dans ce monde : elle montrait au grand jour que toute tentative de sortir du capitalisme ne pouvait mener qu’à instaurer un système encore plus oppressif.

Pourtant, des critiques de gauche du système dit « soviétique » se firent entendre tout au long du XXe siècle, mais elles restèrent inaudibles pour le plus grand nombre. Avant de voir ce qu’elles furent, il faut s’interroger sur les raisons de ce déni, et un retour en arrière s’impose.

1917: ESPOIRS ET DÉSILLUSIONS

Dès 1917, la victoire des bolcheviques en Russie – ceux qui réussirent à tenir plus longtemps que la Commune de Paris et, une fois débarrassés de leurs adversaires, à « construire le socialisme sur un sixième du globe » – connut un immense prestige partout dans le monde, y compris dans les courants révolutionnaires qui leur étaient a priori opposés (notamment les anarchistes).

Toutefois, malgré l’enthousiasme pour cette révolution réussie, des critiques de gauche commencent presque aussitôt à pointer les aspects autoritaires et dictatoriaux du pouvoir bolchevique, devenus manifestes avec l’écrasement de l’insurrection de Cronstadt en 1921 – les marins et les ouvriers de cette ville portuaire s’étant soulevés pour réclamer « les soviets sans le Parti », c’est-à-dire le Parti communiste de Lénine, Trotski et les autres.

Dès lors, deux types de critique vont apparaître chez les révolutionnaires. De l’extérieur, ce sont les anarchistes et certains syndicalistes révolutionnaires qui vont prononcer une double condamnation du régime bolchevique : pratique, à travers des campagnes de solidarité avec des révolutionnaires victimes de la répression ; théorique, dans le droit fil du débat entre « autoritaires » et « antiautoritaires » dans la Ire Internationale. Voline[1] symbolise cette approche. Après avoir participé participé à la révolution russe de 1905 et vécu aux États-Unis, il revint en Russie en 1917 et milita activement dans le mouvement anarchiste, mais fut arrêté à deux reprises par la Tcheka, la police politique bolchevique. Emprisonné et torturé, il dut sa libération à l’intervention de syndicalistes européens venus participer en Russie à un congrès de l’Internationale syndicale rouge. Réfugié en Allemagne, il participa à l’édition de la brochure Répression de l’anarchisme en Russie soviétique (1923). Celle-ci, après avoir souligné que « la révolution socialiste autoritaire et la révolution sociale [étaient] deux processus diamétralement opposés », présentait quelques-unes des « victimes du pouvoir communiste » : « fusillés, tués et morts en prison », « emprisonnés et déportés », « poursuivis et expulsés ». La publication de ce martyrologe se voulait un « acte d’accusation contre les communistes étatistes, devant l’Histoire et à la face des masses laborieuses de l’Univers ». L’anarchiste Emma Goldman, pour sa part, publie dès 1923 aux États-Unis Ma désillusion en

« Nommer un État “État ouvrier” quand on explique par ailleurs que chaque ouvrier y est placé, économiquement et politiquement, à l’entière discrétion d’une caste bureaucratique, cela ressemble à une mauvaise plaisanterie »

Russie[2], qui raconte, à partir de son séjour sur place en 1920-1921, l’implacable retournement de la révolution en système dictatorial, la militarisation du travail dans les usines, la dissolution des syndicats, la torture et les exécutions d’opposant-e-s, l’hypertrophie de l’État, le règne écrasant de la propagande… Sa conclusion, elle la résumera dans un long article publié en 1935, chroniquant la montée du stalinisme : « Le communisme n’existe pas en Russie »[3].

La défense des prisonniers politiques en URSS sera d’ailleurs, tout au long de l’entre-deux-guerres, une spécificité du mouvement anarchiste, avec le cas par exemple de l’ouvrier italien Francesco Ghezzi[4]. En 1934, le petit journal belge CQFD publiait sous l’égide du Comité international de défense anarchiste un numéro « pour la défense des révolutionnaires persécutés en URSS », lançant un appel au monde ouvrier contre « ce prétendu gouvernement prolétarien […] descendu plus bas encore que le pire des États capitalistes ». Après avoir présenté une centaine de noms de militant-e-s anarchistes persécutée-s, il publiait l’article de Voline sur « le fascisme rouge » qui mérite d’être cité longuement : « Pour moi, écrivait-il, tout courant d’idée qui admet la dictature […] est au fond, objectivement et essentiellement, fasciste. Pour moi, le fascisme est surtout l’idée de mener les masses par une “minorité”, par un parti politique, par un dictateur ». Et, après avoir souligné que « l’idée de la dictature comme moyen d’émancipation de la classe ouvrière » avait été appliquée en Russie, Voline concluait : « La révolution triomphante, au lieu de mener à l’émancipation de la classe ouvrière, aboutit en fait, et en dépit de toutes les théories des émancipateurs-dictateurs, à l’esclavage et à l’exploitation les plus complets, les plus terribles, de cette classe ouvrière par une classe dirigeante privilégiée »[5].

RÉVOLUTION TRAHIE OU RÉVOLUTION MANQUÉE ?

Le deuxième type de critique vint d’ancien-ne-s communistes qui, après la mort de Lénine, refusèrent l’accentuation de la dérive dictatoriale du régime. Si beaucoup avaient jugé utiles des mesures autoritaires durant la guerre civile pour faire face aux multiples agressions extérieures, ils et elles ne les jugèrent plus nécessaires une fois la victoire acquise. D’autant qu’au lieu de diminuer, celles-ci allèrent en s’accroissant pour le contrôle du parti et de l’État après la mort de Lénine. Mais pour ces ex-communistes, plusieurs possibilités s’ouvraient. Pour beaucoup, ce fut le retour à la social-démocratie traditionnelle. Certain-e-s s’y rallièrent purement et simplement pour mener une carrière politique traditionnelle, tandis que d’autres y adhéraient tactiquement pour s’appuyer sur une organisation de masse face à la contre-révolution, comme, par exemple, le groupe allemand des Rote Kämpfer au début des années 1930 ou, en France et dans un autre contexte, la gauche révolutionnaire de Marceau Pivert dans la SFIO entre 1935 et 1938. Les plus connu-e-s, dont les héritiers occupent aujourd’hui le devant de la scène de la « gauche radicale », étaient les partisans de Trotski. Ils défendaient le bolchevisme des origines, mais sans remettre en cause la nature sociale de l’URSS. Décrivant l’avènement de Staline comme une forme de « bonapartisme », ils considéraient que l’URSS conservait néanmoins l’acquis de l’abolition de la propriété privée et de la collectivisation des moyens de production comme la France de Napoléon avait porté les idées de la Révolution française derrière les baïonnettes des soldats de l’Empire. Pour eux, la révolution avait été trahie, et non manquée[6]. Ou, pour le dire autrement, l’infrastructure était saine ; seule la superstructure nécessitait un changement à la tête du parti et de l’État. Pour eux, l’URSS était bien un État ouvrier, mais dégénéré par Staline et sa clique. Tout cela était si peu marxiste que Simone Weil ironisa sur le sujet : « Quand une erreur de quantité atteint de telles proportions, il est permis de croire qu’il s’agit d’une erreur portant sur la qualité, autrement dit la nature même du régime dont on veut définir les conditions d’existence ». Et elle poursuivait, enfonçant le clou : « Nommer un État “État ouvrier” quand on explique par ailleurs que chaque ouvrier y est placé, économiquement et politiquement, à l’entière discrétion d’une caste bureaucratique, cela ressemble à une mauvaise plaisanterie »[7].

En effet, ces dissident-e-s communistes, dont la philosophe Simone Weil fit partie, portèrent, dès la fin des années 1920, une critique radicale du régime dénonçant le mensonge intrinsèque que constituait son nom même. Ainsi, le Français Fernand Loriot considérait que « l’URSS n’est ni U (union), ce qui suppose la libre adhésion des parties composantes, et une certaine autonomie de ces parties ; ni R (république), puisque c’est une dictature centralisée, évoluant toujours davantage vers la dictature personnelle ; ni S (socialiste), puisque le socialisme reste à construire en Russie et que les concessions de plus en plus importantes faites au capitalisme ne permettent pas, dans la situation mondiale présente, d’en escompter la réalisation ; ni S (soviétique), car les soviets ne constituent plus en Russie la pierre d’assises du régime » [8]. De même, l’Allemand Karl Korsch écrivait en 1929: « L’URSS d’aujourd’hui a en commun avec les idées révolutionnaires des conseils de 1917-1918 exactement la même chose que la dictature fasciste du vieux social-démocrate révolutionnaire Mussolini en Italie »[9]. Quelques noms permettent de cerner cette mouvance critique, en particulier Boris Souvarine, Simone Weil, Ante Ciliga ou George Orwell. Tous, chacun-e à leur manière, réfutèrent la thèse trotskiste durant la décennie 1930, en insistant sur le caractère ni proprement capitaliste ni encore moins socialiste du régime, et sur sa nature contre-révolutionnaire et ses traits communs avec le fascisme et le nazisme. Tous et toutes soulignaient également le sort terrible des classes dominées en URSS : « L’ensemble de la population laborieuse, écrit Souvarine, fait donc les frais de ce régime particulièrement cruel d’oppression et d’exploitation de l’homme par l’homme, où sévissent l’incurie à côté de l’arbitraire, la vénalité avec le mensonge, la concussion près du parasitisme, le népotisme dans le despotisme, le knout symbolique et la peine de mort »[10].

Enfin, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’Italien Bruno Rizzi, en publiant La Bureaucratisation du monde (1939), résolvait « un des principaux problèmes que [le XXe] siècle a rencontré : la nature de la nouvelle société russe, la critique marxiste de la forme de domination qui y est apparue », proposant une « critique prolétarienne de la bureaucratie » qu’il poursuivit après la guerre à propos des partis « révolutionnaires »[11].

APRÈS-GUERRE: COMPRENDRE LA SPÉCIFICITÉ DES RÉGIMES À L’EST

C’est sur la base de cette critique de la bureaucratie et de la nouvelle forme de domination sociale que représente le régime régnant en Russie que se reconstruit après-guerre une nouvelle critique de l’URSS, qui approfondit l’analyse entamée par la première génération des critiques de gauche. Du côté du marxisme, on démontre comment la bureaucratie est une nouvelle classe exploiteuse : toutes les entreprises ayant été nationalisées, c’est en fait à travers la possession de l’appareil d’État qu’elle s’approprie la plus-value produite par les travailleurs et travailleuses. Comme l’affirmeront dès la fin des années 1940 les militant-e-s de Socialisme ou Barbarie (venu-e-s du trotskisme mais refusant la théorie de « l’État ouvrier dégénéré »), c’est donc bien un « capitalisme bureaucratique » qui s’est installé en Russie et dans les pays satellites, et non pas le socialisme ou le communisme[12]. Deux figures intellectuelles de Socialisme ou Barbarie, Cornelius Castoriadis et Claude Lefort, poursuivront d’ailleurs cette analyse dans les décennies suivantes, en pointant la tendance générale du capitalisme à se bureaucratiser, que ce soit à l’Est ou à l’Ouest[13].

Du côté des anarchistes, la lecture de Rizzi a aussi été féconde. À travers la revue Interrogations, publiée de 1974 à 1979, Louis Mercier Vega et ses camarades développent pour leur part la théorie de la « technobureaucratie », qui montre qu’avec le prétendu « socialisme réellement existant » une nouvelle classe dominante est apparue, dont l’instrument de pouvoir n’est plus (ou pas seulement) le capital économique comme pour la bourgeoisie traditionnelle, mais les compétences, le savoir technique et scientifique, en bref le capital intellectuel qui la rend apte à revendiquer les postes de commandement[14]. Cette analyse présente l’avantage de pouvoir être transférée à des situations politiques différentes : ainsi dans la France des années 1970-1980, où les hauts fonctionnaires et les grands patrons, formés aux mêmes écoles et partageant les mêmes idéaux gestionnaires et modernisateurs, forment une technobureaucratie à la française ; ou en Amérique latine avec les divers régimes autoritaires de gauche ou de droite, dont les classes dirigeantes sont directement issues de l’État (militaires, universitaires, fonctionnaires, etc.).

Durant toutes ces années, de 1945 à la chute de l’URSS, la solidarité pratique des libertaires avec les peuples opprimés à l’Est ne cesse pas. Elle prendra la forme d’une multiplicité d’initiatives, depuis les Groupes de liaison internationale animés après-guerre par Albert Camus et Nicolas Lazarévitch entre autres, jusqu’au collectif d’exilés anarchistes bulgares, polonais et roumains qui édite en France, de 1979 à 1991, la revue Iztok, avec la collaboration de plusieurs anarchistes et membres de l’ultragauche française. Il est d’ailleurs à noter, dans le cas de Iztok, que le soutien qui y était apporté aux dissident-e-s et aux luttes ouvrières à l’Est se doubla d’un travail d’analyse théorique des régimes dits « socialistes », dont les résultats furent diffusés « de l’autre côté du Mur ». La revue, de même que les brochures qu’elle mettait en circulation, connut des éditions en russe, en allemand, en hongrois, en polonais, en bulgare, en roumain, etc.

Enfin, en parallèle de la critique de la technobureaucratie émerge une critique dite « antitotalitaire », dont la figure de proue est Hannah Arendt, qui donne au concept de totalitarisme ses lettres de noblesse philosophiques[15]. Elle instaure un comparatisme entre ces formes de domination totale que sont nazisme et stalinisme, une réflexion dont les premiers jalons avaient été posés, on l’a vu, par Voline et la théorie du « fascisme rouge », mais aussi par le communiste de conseils Otto Rühle[16].

Le concept de totalitarisme, né dans le contexte de l’antifascisme et développé par la suite par des figures atypiques de l’extrême gauche (Victor Serge, Franz Borkenau, George Orwell…)[17], sera par la suite dévoyé par une application indifférenciée, aussi bien par les tenants du tournant libéral de la gauche à l’image des « nouveaux philosophes » Bernard- Henri Lévy ou André Glucksmann[18], voyant du « totalitarisme » dans tout ce qui ne se plie pas à l’ordre social dominant – que par certain-e-s libertaires et penseurs de l’ultragauche, tenté-e-s de qualifier toute forme de domination de « totalitaire », qu’il s’agisse de la publicité, du marché ou de la vidéosurveillance… Une critique aveugle, et donc incapacitante, au sens où elle empêche de discerner les spécificités de chaque type de domination.

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À LIRE

Les anarchistes russes, les soviets et la révolution de 1917
Alexandre Skirda
Les Éditions de Paris, 2000

Staline, aperçu historique du bolchevisme
Boris Souvarine
Ivrea, 1992

Les origines du totalitarisme
Hannah Arendt
Seuil (Points), 2005-2006


1. De son vrai nom Vsevolod Mikhaïlovitch Eichenbaum (1882-1945).

2. Emma Goldman, My Disillusionment in Russia, Doubleday, Page & Company, 1923 (édition complétée l’année suivante sous le titre My Further Disillusionment in Russia).

3. Article publié en anglais dans The American Mercury, vol. XXXIV, avril 1935, traduit par Yves Coleman dans la revue Ni patrie ni frontières, n° 1, septembre-octobre 2002.

4. Lire « L’affaire Francesco Ghezzi », Gilles Fortin, À contretemps, n° 33, janvier 2009.

5. Voline, « Le fascisme rouge », Itinéraire, n° 13, 1995, p. 45-49.

6. La Révolution trahie est le titre d’un célèbre livre de Trotski écrit en 1936. Proche de Boris Souvarine, le dissident communiste Jacques Perdu réplique en publiant trois ans plus tard La Révolution manquée (rééd. Sulliver, 1997).

7. Simone Weil, « Allons-nous vers la révolution prolétarienne ? » (1933), dans Œuvres, Gallimard (Quarto), 1999, p. 254.

8. Fernand Loriot, « Que vaut l’expérience russe ? », La Révolution prolétarienne, n° 54, 15 mars 1928, p. 1-7.

9. Cité par Jérôme Baschet dans La Rébellion zapatiste, Flammarion (Champs), 2005, p. 94.

10. Boris Souvarine, Staline. Aperçu historique du bolchevisme, Champ libre, 1977, p. 546.

11. B. Rizzi, L’URSS: collectivisme bureaucratique. La Bureaucratisation du monde, première partie, Champ libre, 1976. De et sur Rizzi, lire Agone, n° 41-42/2009, p. 59-72 & n° 44/2010, p. 201-237.

12. Lire Socialisme ou Barbarie. Anthologie, Acratie, 2007.

13. Voir C. Castoriadis, La Société bureaucratique, Christian Bourgois, 1990, et C. Lefort, Éléments d’une critique de la bureaucratie, Gallimard (Tel), 1979.

14. Voir notamment l’ouvrage collectif Les Nouveaux Patrons. Onze études sur la technobureaucratie, paru dans la collection « Interrogations » aux Éditions noir en 1979.

15. Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme, trois volumes, Seuil (Points), 2005-2006.

16. Otto Rühle, Fascisme brun, fascisme rouge, 1939, éditions Spartacus.

17. Voir Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, textes choisis et présentés par Enzo Traverso, Seuil (Points), 2001.

18. Alors qu’Hannah Arendt, il est important de le rappeler, se réclamait de Rosa Luxemburg…