Archives mensuelles : septembre 2022

Le Maoïsme à travers le petit livre rouge

Par Ngô Văn
Informations Correspondance Ouvrière [ICO]
N°112-113 – Décembre 1971-Janvier 1972

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« Les jeunes des pays industriels qui se groupent derrière l’étiquette maoïste croient trouver le pouvoir au bout du fusil dans la guérilla urbaine, supposons qu’ils arrivent à leurs fins, que vont-ils instituer comme pouvoir au bout de leurs fusils ? Peut-être une dictature à la Mao ? Et dans leur État marxiste-léniniste, chaque citoyen aura en main un nouveau petit livre rouge.

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Le Manifeste des « ralliés »

Par E. Armand
l’en dehors, début novembre 1923
[E. Armand, sa vie, sa pensée, son oeuvre,
La Ruche ouvrière, 1964]

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[Présentation de E. Armand par La Ruche Ouvrier (1964)]

Individualiste, et théoricien de l’individualisme, E. Armand s’est toujours défié des mouvements de masse et de l’idéologie révolutionnaire. Il n’en devait pas moins, en 1936, lors du coup de force franquiste en Espagne, exprimer sa sympathie pour ceux qui avaient résisté à l’agression réactionnaire et y avaient répliqué par les tentatives d’organisation anarcho-syndicalistes de Catalogne et d’Aragon. Il les considérait comme étant en état de « légitime défense ».

Lors de la révolution russe de 1917, il ne put que ressentir de la sympathie pour les anarchistes russes qui prenaient part à la lutte contre l’oppression tsariste et pour la paix. Toutefois, comme il demeura emprisonné de 1918 à 1922, il ne prit la parole que tardivement à ce sujet, et déjà les événements avaient évolué, la situation s’était modifiée. Une tyrannie nouvelle était née en Russie. D’anciens anarchistes déposèrent leurs principes aux pieds du nouvel Etat et consentirent à collaborer avec lui et à s’effacer dans l’ombre du parti unique. Ce fut le Manifeste des « ralliés ». E. Armand réagit vigoureusement et publia cet article, d’une intransigeance lucide, dans l’En dehors paru début novembre 1923 (sa revue sortait alors deux fois par mois), n° 22-23 deuxième année.

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Le fascisme rouge

Par Voline
Ce qu’il faut dire n° 2, juillet 1934
[Itinéraire n°13, « Voline », 1995, p. 45-50]

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Présentation par Charles Jacquier

Existe-t-il une différence entre Staline et Mussolini ? En posant cette question, aujourd’hui bien anodine, et en y répondant négativement, Voline est parmi les premiers à analyser le communisme russe comme un capitalisme d’Etat, un fascisme rouge… En effet, « la révolution triomphante (…) aboutit (…) à l’esclavage et à l’exploitation les plus complets, les plus terribles, de la classe ouvrière par une classe dirigeante privilégiée. »

L’article de Voline sur « Le fascisme rouge » parut dans le n° 2, juillet 1934, de Ce qu’il faut dire, publié par Hem Day (1902-1969) à Bruxelles sur quatre pages grand format, sous l’égide du Comité international de défense anarchiste (C.I.D.A.)[1]. Ce périodique n’eut, à notre connaissance, que quatre numéros de 1934 à 1936, chacun de ceux-ci étant consacré, selon des sous-titres différents, à un thème principal. C’est probablement à la suite de sa publication dans Ce qu’il faut dire, que l’article sur « Le fascisme rouge » fut repris, avec quelques modifications minimes, dans une brochure sans date d’impression aux Éditions de « Pensée et Action » du même Hem Day.

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Vivre vite de l’autre côté du mur. Punks et anarchistes en ex-Allemagne de l’Est

VIVRE VITE DE L’AUTRE CÔTÉ DU MUR

Punks et anarchistes en ex-Allemagne de l’Est

Traduit de l’allemand

[Mutines Séditions 2012]

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La plupart de ces récits de compagnons de Leipzig nous montrent que les « dissidents » d’Allemagne de l’Est des années 70/80 ne se battaient pas tous pour les libertés formelles ou le paradis de la consommation de l’Ouest. Mais pour une liberté qu’aucun Etat ne saurait satisfaire, pour des désirs qu’aucune économie ne viendra combler.

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La Secte Rouge

Extraits de la préface à La Secte Rouge [La Setta Rossa] de Enzo MARTUCCI (1953).

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« Il existe deux types d’anticommunisme : le bourgeois et l’anarchiste.

Le premier est mesquin, idiot, réactionnaire. Il s’agit d’une attitude misoneiste dictée par la nécessité de préserver, à tout prix, la crainte de Dieu et la prébende du prêtre, la soumission du peuple et le privilège du capital.

C’est un curieux mélange dans lequel sont rassemblés les éléments les plus disparates allant du Programme aux principes maçonniques, de l’économie libéraliste au dirigisme de Saragat. Et tout cela n’a d’autre fondement que la crainte qui pousse à des combinaisons impossibles, à des alliances contre-nature, dans le souci d’éviter la menace d’une subversion […] laissant inchangée la substance même de la vie grégaire […].

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Pour les individualistes bolchevisants

l’en dehors n°06 – février 1923 – page 4.

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Pour les individualistes bolchevisants

En 1914, j’ai eu cette idée folle, mais qui me paraissait fort raisonnable alors, de partir pour la Russie. J’y ai souffert avec mes deux enfants pendant quatre ans, une année à Petrograd et trois ans dans un petit pays sur la Volga, à 100 verstes de S.…. Enfin, au printemps 1920, j’ai pris mon courage à deux mains, nous avons traversé toute la Russie et au mois d’août nous étions arrivés sur la frontière.…. malgré tous les obstacles (il était défendu aux particuliers de monter dans un train ; ce crime était puni des travaux forcés : quelques heures-minimum, quinze jours-maximum). Le quatorze octobre nous avons passé la frontière. La première tentative de ce genre nous a coûté un mois et demi de répression soviétique. Les .…. se montrèrent humanitaires à notre égard et ne nous renvoyèrent pas (dans le cas contraire, j’aurais été fusillée par les bolcheviks).…. D’ailleurs les six semaines de prison bolcheviste que j’ai subies avec mes enfants valent bien une année de prison républicaine. Je suis très affligée d’apprendre par l’en dehors que des camarades sympathisent avec le bolchevisme russe. Cela dépasse ma compréhension. Sont-ce des idiots, des vendus ou des aventuriers ? C’est ce que je me demande. Mais je ne trouve pas de réponse.
S.……A.

(Il s’agit d’une camarade qui a fréquenté les Causeries Populaires et que je ne désigne pas plus clairement pour lui éviter les représailles des mouchards soviétiques, communistes ou non.) E.A. [E. Armand]

l’en dehors n°06 – février 1923 – page 4.

1944 : Les Dossiers noirs d’une certaine Résistance : Trajectoires du fascisme rouge

via Archives Autonomies

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1944 : LES DOSSIERS NOIRS D’UNE CERTAINE RÉSISTANCE : TRAJECTOIRES DU FASCISME ROUGE

[Edition du C.E.S. – Supplément à « Infos et analyses libertaires » – 1984]

Ce dossier a été réalisé par le Groupe PUIG ANTICH de la Fédération Anarchiste de Perpignan, et des libertaires.

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[Quatrième de couverture]

La France venait juste de se libérer, quand à la faveur des troubles de l’époque, les staliniens, guidés par leur volonté d’hégémonie, s’attaquèrent à des antifascistes qui ne pensaient ni n’agissaient comme eux.

Par dizaines, des militants révolutionnaires, libertaires anarchosyndicalistes de la C.N.T., ainsi que des militants du P.S.O.E., de l’U.G.T. ou du P.O.U.M., furent liquidés froidement par des « communistes » de l’Union Nationale Espagnole.

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Les révolutionnaires contre le « fascisme rouge »

Par Charles Jacquier et Patrick Marcolini
offensive (Trimestriel d’offensive sociale et libertaire)
n°36, décembre 2012
Dossier Russie : Du rouge au noir, pages 21 à 23


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On ne saurait accuser tous les révolutionnaires d’avoir trempé dans les crimes de Lénine, Staline et leurs continuateurs : tout au long du XXe siècle, des minorités existèrent au sein du mouvement ouvrier, qui non seulement dénoncèrent l’imposture du « socialisme réellement existant », mais tentèrent d’en tirer des leçons pour la critique sociale et l’émancipation des classes dominées.

LES RÉVOLUTIONNAIRES CONTRE LE « FASCISME ROUGE »

DURANT SEPT DÉCENNIES, l’ombre de l’URSS a dominé la politique mondiale, d’abord épouvantail des classes possédantes, puis, après 1945, avec la guerre froide et l’opposition entre les blocs sous différentes formes. Avec la chute du mur de Berlin en 1989, puis l’implosion de l’URSS deux ans plus tard, il aurait été logique de tirer le bilan de ce régime et d’examiner sereinement s’il avait été, ou non, comme on l’a dit, le « socialisme réellement existant ». Durant toutes ces années, que ce soit pour l’aduler ou pour le condamner, un discours quasi unanime a présenté l’URSS comme un régime « socialiste », et fait de même pour les pays qui l’imitèrent, des « démocraties populaires » d’Europe de l’Est à la Chine, en passant par Cuba et le Viêtnam. Pour les partisans du statu quo et du maintien ad vitam aeternam des dominants, la fin de l’URSS était la pure et simple confirmation que nous étions condamné-e-s à vivre dans ce monde : elle montrait au grand jour que toute tentative de sortir du capitalisme ne pouvait mener qu’à instaurer un système encore plus oppressif.

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