Archives de l’auteur : contrelefascismerouge

La Secte Rouge

Extraits de la préface à La Secte Rouge [La Setta Rossa] de Enzo MARTUCCI (1953).

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« Il existe deux types d’anticommunisme : le bourgeois et l’anarchiste.

Le premier est mesquin, idiot, réactionnaire. Il s’agit d’une attitude misoneiste dictée par la nécessité de préserver, à tout prix, la crainte de Dieu et la prébende du prêtre, la soumission du peuple et le privilège du capital.

C’est un curieux mélange dans lequel sont rassemblés les éléments les plus disparates allant du Programme aux principes maçonniques, de l’économie libéraliste au dirigisme de Saragat. Et tout cela n’a d’autre fondement que la crainte qui pousse à des combinaisons impossibles, à des alliances contre-nature, dans le souci d’éviter la menace d’une subversion […] laissant inchangée la substance même de la vie grégaire […].

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Pour les individualistes bolchevisants

l’en dehors n°06 – février 1923 – page 4.

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Pour les individualistes bolchevisants

En 1914, j’ai eu cette idée folle, mais qui me paraissait fort raisonnable alors, de partir pour la Russie. J’y ai souffert avec mes deux enfants pendant quatre ans, une année à Petrograd et trois ans dans un petit pays sur la Volga, à 100 verstes de S.…. Enfin, au printemps 1920, j’ai pris mon courage à deux mains, nous avons traversé toute la Russie et au mois d’août nous étions arrivés sur la frontière.…. malgré tous les obstacles (il était défendu aux particuliers de monter dans un train ; ce crime était puni des travaux forcés : quelques heures-minimum, quinze jours-maximum). Le quatorze octobre nous avons passé la frontière. La première tentative de ce genre nous a coûté un mois et demi de répression soviétique. Les .…. se montrèrent humanitaires à notre égard et ne nous renvoyèrent pas (dans le cas contraire, j’aurais été fusillée par les bolcheviks).…. D’ailleurs les six semaines de prison bolcheviste que j’ai subies avec mes enfants valent bien une année de prison républicaine. Je suis très affligée d’apprendre par l’en dehors que des camarades sympathisent avec le bolchevisme russe. Cela dépasse ma compréhension. Sont-ce des idiots, des vendus ou des aventuriers ? C’est ce que je me demande. Mais je ne trouve pas de réponse.
S.……A.

(Il s’agit d’une camarade qui a fréquenté les Causeries Populaires et que je ne désigne pas plus clairement pour lui éviter les représailles des mouchards soviétiques, communistes ou non.) E.A. [E. Armand]

l’en dehors n°06 – février 1923 – page 4.

1944 : Les Dossiers noirs d’une certaine Résistance : Trajectoires du fascisme rouge

via Archives Autonomies

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1944 : LES DOSSIERS NOIRS D’UNE CERTAINE RÉSISTANCE : TRAJECTOIRES DU FASCISME ROUGE

[Edition du C.E.S. – Supplément à « Infos et analyses libertaires » – 1984]

Ce dossier a été réalisé par le Groupe PUIG ANTICH de la Fédération Anarchiste de Perpignan, et des libertaires.

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[Quatrième de couverture]

La France venait juste de se libérer, quand à la faveur des troubles de l’époque, les staliniens, guidés par leur volonté d’hégémonie, s’attaquèrent à des antifascistes qui ne pensaient ni n’agissaient comme eux.

Par dizaines, des militants révolutionnaires, libertaires anarchosyndicalistes de la C.N.T., ainsi que des militants du P.S.O.E., de l’U.G.T. ou du P.O.U.M., furent liquidés froidement par des « communistes » de l’Union Nationale Espagnole.

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Les révolutionnaires contre le « fascisme rouge »

Par Charles Jacquier et Patrick Marcolini
offensive (Trimestriel d’offensive sociale et libertaire)
n°36, décembre 2012
Dossier Russie : Du rouge au noir, pages 21 à 23


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On ne saurait accuser tous les révolutionnaires d’avoir trempé dans les crimes de Lénine, Staline et leurs continuateurs : tout au long du XXe siècle, des minorités existèrent au sein du mouvement ouvrier, qui non seulement dénoncèrent l’imposture du « socialisme réellement existant », mais tentèrent d’en tirer des leçons pour la critique sociale et l’émancipation des classes dominées.

LES RÉVOLUTIONNAIRES CONTRE LE « FASCISME ROUGE »

DURANT SEPT DÉCENNIES, l’ombre de l’URSS a dominé la politique mondiale, d’abord épouvantail des classes possédantes, puis, après 1945, avec la guerre froide et l’opposition entre les blocs sous différentes formes. Avec la chute du mur de Berlin en 1989, puis l’implosion de l’URSS deux ans plus tard, il aurait été logique de tirer le bilan de ce régime et d’examiner sereinement s’il avait été, ou non, comme on l’a dit, le « socialisme réellement existant ». Durant toutes ces années, que ce soit pour l’aduler ou pour le condamner, un discours quasi unanime a présenté l’URSS comme un régime « socialiste », et fait de même pour les pays qui l’imitèrent, des « démocraties populaires » d’Europe de l’Est à la Chine, en passant par Cuba et le Viêtnam. Pour les partisans du statu quo et du maintien ad vitam aeternam des dominants, la fin de l’URSS était la pure et simple confirmation que nous étions condamné-e-s à vivre dans ce monde : elle montrait au grand jour que toute tentative de sortir du capitalisme ne pouvait mener qu’à instaurer un système encore plus oppressif.

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